Premier temps du voyage, l’atterrissage à Bodo après une nuit à Oslo. La vue de l'avion promet pas mal de belles choses...Si les terres sont recouvertes de neige, les eaux sont presque couleur lagon
Allez, c'est parti, on prend le bateau depuis Bodo, direction les tant attendues iles Lofoten... La lumière est belle mais il fait vraiment froid sur le pont du ferry. Difficile de s'attarder... On rentre donc à l'intérieur du bateau où seules quelques personnes font la traversée avec nous. Parmi elles, quelques français qui viennent faire du hors-piste sur les montagnes des Lofoten malgré tous les avertissements sur les risques considérables d'avalanche en ce début de mois de mars. Il ne sont pas très discrets, comme le sont souvent nos compatriotes à l'étranger... J'avoue que j'ai du mal, quand je pars loin, à supporter l'attitude de certains français dès qu'ils mettent le pied loin de chez eux. Faut-il toujours qu'on soit en train de "faire les beaux" ? Toujours est-il qu'on apprendra que certains d'entre eux seront rapatriés dès le lendemain après avoir été emportés par une avalanche. Le séjour s'arrête là pour eux, mais heureusement sans gravité...
Le Village de Reine sera notre point de chute, et plus précisément le petit hameau de Hamnoy. Sur les Lofoten, il est sympa de louer des 'Rorbuer'. Ce sont des cabanes de pêcheurs sur pilotis qui sont parfois restaurées pour accueillir les touristes.
Vue sur Reine au petit matin |
Je n'arrive pas à dormir. Tant mieux, le ciel est magnifique |
Quelques heures plus tôt, le ciel dégagé laissait place à une belle aurore boréale, la première du séjour |
Après cette magnifique journée, direction Flakstad et Ramberg pour une première découverte de quelques beaux endroits au nord de Reine
Cimetière de Flakstad |
Plage de Ramberg |
Sur la route pour remonter vers l'archipel des Versteralen, on s'arrête pour prendre quelques photos de plage sous la neige avant d'arriver à Henningsvaer. C'est un joli petit port de pêche à une quinzaine de km de Svolvaer.
Henningsvaer |
DIRECTION L'ARCHIPEL DES VESTERALEN
L'idée à l'origine de ce voyage est de rejoindre Nyksund, un petit village de pêcheurs quasi abandonné depuis les années 70, notamment à cause de son isolement, et progressivement repeuplé par quelques étrangers et par quelques artistes. Bref, un endroit vraiment insolite.
Un peu d'angoisse avant de prendre la route tant ce que j'ai pu lire sur les derniers kilomètres de piste qui permettent de rejoindre Nyksund depuis Myre incite à la prudence.
En attendant, le temps est tellement au beau fixe que dès qu'on arrive sur l'île de Lagoya, on décide de faire un détour vers Hovden à l'extrême nord-ouest de l'Ile. J'y avais repéré quelques belles maisons isolées avant le départ que j'aimerais bien réussir à trouver.
Tant que le temps le permet, on fonce !
J'arrive finalement à cette maison que j'avais déjà repérée et que j'espérais pouvoir voir sous une éclaircie. Ce coup là, la chance est avec moi ; j'insisterai donc un peu.
Le temps se dégrade à grande vitesse, et il vaut mieux rejoindre la voiture au plus vite pour rejoindre la route de Nyksund.
Route de Nyksund.... L'accès au village en hiver se mérite ! Ce que j'avais pu lire va vite s'avérer vrai. |
Je suis obligé de m'arrêter, de poser l'appareil. On n'y voit rien à 3
mètres. Les essuie-glaces sont gelés, je roule les portières ouvertes pour essayer de distinguer la
route, prenant de plein fouet les rafales de neige et de vent dans la figure. Sans doute pas plus de 5km/h sur les derniers kilomètres. Sur le coup, ce n'est pas un très bon souvenir, ça le deviendra
par la suite et je serai même très content d'avoir connu ces conditions d'accès difficiles.
Comme d'habitude sous ces latitudes, le temps change très vite, ce qui nous permet de découvrir Nyksund par beau temps. Un panneau pour le moins original marque l'entrée du village. ça promet !
Je vous laisse le soin de traduire... |
Nyksund. Le seul bruit qu'on peut entendre est celui des mouettes qui se sont accaparées les lieux |
Cette journée se termine enfin, et plutôt bien, une aurore boréale se présentant dernière la couche nuageuse. Je n'ai pas souvenir d'avoir rencontré en une seule journée autant de déclinaisons météorologiques.
Aurore boréale, Nyksund |
Finie l'aurore. Elle laisse tout de même place à un beau paysage étoilé. |
2 jours de grand repos à Nyksund, il faut dire qu'il n'y a pas grand chose à faire : trop de neige et de vent pour tenter une marche, rien n'est ouvert, pas de télé bien sûr, ce qui n'est pas un problème. On profite pour reprendre des forces avant de reprendre la route, cette fois sous le soleil, ce qui n'est pas pour nous déplaire connaissant maintenant les difficultés que la route présente pendant un épisode neigeux violent.
RETOUR SUR LES LOFOTEN : PREMIÈRE HALTE A SVOLVAER POUR LA
COMPÉTITION INTERNATIONALE DE PÊCHE AU SKREI (CABILLAUD ARCTIQUE)
COMPÉTITION INTERNATIONALE DE PÊCHE AU SKREI (CABILLAUD ARCTIQUE)
Le skrei est un cabillaud du Nord-Est de l'océan Arctique, qui vit dans la mer de Barents et vient frayer chaque année, entre les mois de janvier et avril, dans l’archipel des îles Lofoten. Ce voyage de plusieurs centaines de kilomètres dans des eaux situées au nord du Cercle polaire est à l’origine du nom de ce poisson. Le mot skrei vient en effet de l’ancienne expression viking « å skreide fra » (Skrida), qui signifie une avancée « à grandes enjambées », rapide (descritpion Wikipédia).
Voilà pour le petit moment culturel.
Vers 6 heures, les bateaux de pêche sont pour la plupart déjà partis. On a beau m'assurer qu'il s'agit d'une compétition internationale, je ne remarque que des norvégiens...Toujours est-il qu'il faut du courage pour prendre la mer car le temps ne va pas tarder à virer à la tempête.
Retour de pêche sous la tempête |
L'épisode compétition pour la
pêche au Skrei se termine à Svolvaer par une grande beuverie. Il faut
savoir reprendre des forces. Pour nous le lendemain, c'est reparti cap
plein sud : retour progressif vers Reine et Molkenes où un ferry nous
ramènera à Bodo.
Pas mal de haltes sur la route où on profite à nouveau d'un beau déluge de neige sous un vent glacial. En venant dans le nord de la Norvège en hiver, j’espérais voir des conditions météo différentes et changeantes. Je suis servi.
Finalement, je ne suis pas le seul fada à vouloir prendre des photos avec un pareil temps... |
Je vais désespérément chercher un bel arbre perdu au milieu de la neige, à photographier. Rien, j'ai beau chercher ... La végétation à du mal à perdurer sous ces latitudes même si la climat y est paradoxalement assez clément. Je trouve quelques beaux arbustes qui feront l'affaire :)
Végétation hivernale sur les Lofoten |
On reprend la route pour les deniers moments tout au sud de l'archipel. Avant, petite pause portrait... Je veux immortaliser "Kenny", mon sweet polaire trois fois trop grand mais tellement confortable !
Je me trouve plutôt à mon avantage là... :) |
Fjord à Reine |
Pour ce dernier jour, la météo est au beau fixe. Et cela devrait durer. Mais pour nous, il est temps de reprendre le bateau, puis deux avions, enfin deux bus et un train.
Ces moments sur les archipels des Lofoten et des Vesteralen resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Les Lofoten méritent, je pense, amplement leur réputation d'être classées parmi les plus belles iles du monde. S'y rendre en hiver fût un réel plaisir car l'endroit est loin d'être envahi par les touristes et l'on ressent comme je l'attendais la puissance des éléments arctiques.
Je garderai également un souvenir ému de Nyksund et des rares personnes que nous avons rencontrées là-bas. Je pense notamment à Ssemjon et Jasmin qui nous ont reçu dans leur pension "Holmvilk Brygge". Ils ont la belle vie ces deux là : pas levés avant 12h car ils veillent pour ne pas louper une potentielle aurore boréale. Merci à eux pour leur accueil en tout cas ! Et si vous le pouvez, n'hésitez pas à vous rendre en hiver sur les Lofoten et les Vesteralen ! J'espère que ces quelques photos vous en donneront l'envie.
Bateau de pêche longeant les côtes des iles Lofoten |
Vraiment impressionnant.
RépondreSupprimerDes photos splendides, assorties d'un beau commentaire.
Un excellent reportage pour tout dire.
Jean
superbe, quel régal,faute d'y être, on peut réver, mais le rève ne vaut sans doute pas la réalité ici grandiose et impressionnante, c'est une expérience que j'aimerais pourtant faire, les photos sont toujours aussi sublimes et pleine d'originalité et de poésie, merci Boris pour cette évasion qui nous permet de lacher un peu le quotidien et toutes ses soufrances, la vie est tout de même belle quand on sait regarder.
RépondreSupprimerOdile
merci Boris pour ce superbe voyage, quant aux images : un régal !!
RépondreSupprimerAntoine
Merci beaucoup Antoine, ça fait plaisir et d'autant plus venant d'un photographe comme toi !
Supprimerwhouahhhhhhhhhhhh,
RépondreSupprimerJe comprends que ça me donne envie même si je suis une grande frileuse.
Merci
Chantal
Il ne faut pas hésiter, c'est une magnifique destination, et il n'y fait pas si froid... par rapport à la latitude :)
SupprimerTrès dépaysant, j'ai voyagé, merci.
RépondreSupprimerQuelques magnifiques perles parmi cette série, j'adore.
Et, oui, cela donne envie de fouler ces terres malgré les rudes conditions que tu as si bien décrites.
Cédric.